Selon les spécialistes du bouddhisme, il existe des centaines de mudras différents. Chaque école née du courant venu d’Inde, et adopté au fil des siècles par l’Asie, a initié ses propres interprétations des codes du grand et du petit Véhicule. Les mudras esquissent parfaitement cette diversité mais pourtant rattachée à un tronc commun. Parmi les mudras communs tant au bouddhisme indien que thaïlandais ou tibétain, on retrouve les plus importants, ceux qui revêtent l’authenticité du maître. Les mudras sont indissociables du yoga, de la méditation et même de l’ayurvéda qui voit dans chaque doigt la source d’une énergie corporelle et spirituelle. C’est ainsi que sont nés les mudras : ils scellent le corps et l’esprit pour soutenir l’être humain dans sa quête intérieure.
La statue de Bouddha en résine figurant le Abhaya mudra signifie en sanskrit « absence de peur, paix, sécurité ». Le geste figuré ici est celui de l’apaisement : les mains ouvertes annihilent la peur et accordent la protection divine et le ravissement au fidèle. Comme de nombreuses positions des doigts de cette famille, l’Abhaya mudra recèle une légende. Alors que Bouddha était à Rajagrha, il vit venir vers lui un éléphant furieux. Rendu fou par l’alcool, l’animal devait servir de prétexte à Devadatta pour tuer Bouddha. Mais, face à la bête, le maître fit ce geste d’apaisement et l’éléphant stoppa net avant de lui rendre hommage. La petite histoire transparaît dans cette jolie statuette dorée qui nous révèle la tranquillité rayonnante d’un Bouddha qui ne craint pas les fureurs du monde et préfère en appeler à une sérénité communicative.